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Depuis leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare. Avec la complicité silencieuse du gardien qui les observe par le judas, ils vont établir un contact amoureux et érotique en utilisant divers objets.
Ce court métrage de vingt-cinq minutes, tourné semi-clandestinement par Jean Genet en 1950 est le seul film réalisé par l'écrivain.


À une époque où l'homosexualité était encore considérée comme une dangereuse déviance et où sa manifestation publique était sévèrement réprimée, Genet sait que toute l'équipe du film sera passible d'emprisonnement et s'entoure donc de complices à qui l'illégalité et le danger ne font pas peur : son ami, et compagnon d'infortune, Nico Papatakis, Coco le Martiniquais, un danseur exotique de Montmartre ou encore un coiffeur tunisien - et souteneur - de la "Butte"...  À sa sortie en 1950, Un chant d’amour fut censuré et dut attendre vingt-cinq ans avant d'être distribué. Durant ces 25 années, il aura surtout circulé dans les milieux des collectionneurs de films érotiques et pornographiques et dans celui du cinéma expérimental.
En 1975 le CJC (Collectif Jeune Cinéma) a organisé, au Centre Culturel Américain, boulevard Raspail à Paris, une projection publique et historique d’Un chant d'amour qui était alors interdit par la censure. Peu de temps après, l’interdiction fut levée, ce qui a valu au Collectif de diffuser largement le film avec l’autorisation de son auteur ; et aussi d’obtenir un statut pour les films autoproduits. Un Chant d’Amour a su atteindre à la sensibilité vraie, à la violence contenue. Les affres, les désirs d’un prisonnier homosexuel, ses relations avec son geôlier y prennent figure humaine, atteignent à une poésie franche, sincère, dépourvue de toute obscénité.

Vendredi 27 janvier
MÉCA Bordeaux
18h45 et 20h45

Court-métrage
26 minutes
De Jean Genet
Court métrage réalisé en 1950, sorti en 1975
Interdit aux - de 16 ans